
Résumé Brésil et COP21
COP21 : le Brésil dévoile ses ambitions
parue le 30 sept. 2015 à 15h58
Chutes d'Iguazú au sud du Brésil à la frontière argentine (©photo)
Depuis lundi matin, les Nations Unies ont publié une quarantaine de nouvelles contributions d’États présentant leurs objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, en vue de la COP21 (30 novembre-11 décembre 2015). Parmi ces pays figure le 8e consommateur d’énergie au monde : le Brésil. Focus sur ce géant énergétique de plus de 200 millions d’habitants (1).
La contribution brésilienne
Le Brésil a émis près de 2,19 milliards de tonnes d’équivalent CO2 (Gt CO2 e) en 2005, année de référence de son « iNDC » (pour « intended Nationnally Determined Contribution »). D’ici à 2025, le pays s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 37% par rapport à ce niveau, soit une réduction modeste de 6% par rapport à l’année 1990, année souvent prise comme référence par d’autres pays plus industrialisés. La contribution déposée précise, à titre indicatif, que cet objectif devrait lui permettre de réduire ses émissions de 43% d’ici à 2030 par rapport à 2005.
Le Brésil rappelle qu’il est un pays en cours de développement pour souligner le caractère ambitieux de son objectif. Cet effort est davantage perceptible lorsqu’il est exprimé en matière d’intensité carbone, c’est-à-dire en émissions de gaz à effet de serre par point de PIB : celle-ci devrait baisser d’environ 66% d’ici à 2025 et de 75% en 2030 par rapport à son niveau en 2005. Récemment, la Tunisie a exprimé ses objectifs dans le cadre de la COP21 en matière d’intensité carbone, visant une réduction de celle-ci de 41% entre 2010 et 2030.
Le mix énergétique du Brésil
Le pétrole est la principale source d’énergie du Brésil : il compte pour 41,5% dans la consommation d’énergie finale du pays en 2012 selon les dernières données disponibles de l’AIE. Bien que le pays dispose d’immenses réserves dans des pré-salifères (gisements offshore très profonds situés sous une épaisse couche de sel), la production nationale reste à l’heure actuelle limitée à près de 2,3 millions de barils par jour en 2014 (soit tout de même 2,6% de la production pétrolière mondiale)(2).
Les énergies renouvelables satisfont quant à elles un peu plus de 40% des besoins énergétiques du Brésil et elles comptent pour plus de 75% du mix de production électrique national, principalement en raison de l’importance de l’hydroélectricité (le Brésil est le deuxième producteur hydroélectrique au monde derrière la Chine). Le Brésil est également le deuxième producteur mondial de bioéthanol (après les États-Unis). Il dispose enfin de 2 réacteurs nucléaires qui fournissent environ 2,9% de la production électrique annuelle du pays.
Mix énergétique du Brésil selon les dernières données de l'AIE (©Connaissance des Énergies)
En matière d’émissions de gaz à effet de serre due à la combustion d’énergie par habitant, le Brésil se situerait au 87e rang selon les Nations Unies(3) avec 2,2 tonnes d’équivalent CO2 émis par habitant. Notons que l’AIE, avait postulé dans son World Energy Outlook de 2013, une hausse de la demande brésilienne en énergie primaire de 80% et un doublement de la demande d’électricité d’ici à 2035.
Une orientation maintenue sur les renouvelables
Le Brésil finalise actuellement son Plan d’adaptation national sur le climat alors que sa vulnérabilité aux variations météorologiques a été mise en évidence l’an dernier par la baisse de la pluviométrie (la sécheresse de 2014, la plus grave ayant touché le payé depuis 84 ans, a pesé sur la production hydroélectrique nationale).
Parmi ses objectifs énergétiques, le Brésil envisage de porter la part des énergies renouvelables (EnR) dans son mix énergétique de consommation à 45% à l’horizon 2030 : cela passera par le développement des EnR hors hydroélectricité (biocarburants, éolien, solaire, etc.) dont la part pourrait être portée entre 28% et 33% en 2030. La part des seuls biocarburants pourrait être de 18% à cet horizon si le pays réussit à poursuivre leur développement en incluant les biocarburants dits de « deuxième génération » (matières cellulosiques telles que le bois, les feuilles et les tiges des plantes, etc.). Dans le secteur électrique, une augmentation de 10% de l’efficacité énergétique est envisagée d’ici à 2030.
Rappelons que le pays doit par ailleurs faire face à de nombreuses problématiques sociales, entre autres dues à sa rapide urbanisation : l’accès à l’énergie ou à la santé, l’emploi et surtout l’éradication de la pauvreté : 15,5 millions de personnes vivaient encore en 2013 sous le seuil de pauvreté dans le pays et 6,2 sous le seuil d’extrême pauvreté(4).
Sources / Notes
Contribution officielle du Brésil, Nations Unies
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Données sur la population brésilienne, Banque Mondiale
(2) BP Statistical Review of World Energy, juin 2015.
(3) Dernières données disponibles portant sur l’année 2012.
(4) Les seuil de pauvreté ét d'extrême pauvreté sont fixés à des revenus respectivement inférieurs à 2 et 1,25 dollar par jour, Source MDS.
SOURCE:
http://www.connaissancedesenergies.org/cop21-le-bresil-devoile-ses-ambitions-150930
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COP 21 - Dilma Rousseff salue l'accord de Paris
L'accord historique signé samedi dans le cadre de la COP21, à Paris, a été salué par Dilma Rousseff, qui a estimé qu'il définissait une nouvelle phase de lutte contre le réchauffement climatique, a rapporté l'agence de presse Agência Brasil.
"L'accord est juste et ambitieux, il renforce le système multilatéral et répond aux demandes légitimes de la communauté internationale", a déclaré la présidente du Brésil dans un communiqué diffusé samedi. Selon elle, la participation de son pays à l'accord a été "décisive", notamment pour l'incorporation, à sa demande et celle de l'Union européenne, du mécanisme prônant des investissements privés pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la déforestation.
Dilma Rousseff a également apprécié que l'accord respecte bien la différenciation entre pays développés et en développement, notamment avec un fonds de 90 milliards d'euros par an issu des premiers pour aider à la lutte contre le réchauffement climatique dans les seconds. Le Brésil entend pour sa part également poursuivre la coopération Sud-Sud dans ce domaine.
SOURCE:
www.lepetitjournal.com - Brésil lundi 14 décembre 2015
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COP21 : le Brésil promet d’éradiquer la déforestation illégale en Amazonie
Les médias brésiliens ont qualifié les objectifs d’« audacieux », le porte-parole de Greenpeace, d’« irréalistes ». Dimanche 27 septembre, à la tribune de l’Organisation des Nations unies (ONU), à New York, la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, a annoncé la contribution de son pays pour contenir le réchauffement de la planète.
Le pays entend réduire de 37 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2025 et de 43 % d’ici à 2030, prenant comme base l’année 2005. « Le Brésil est l’un des rares pays en développement à fixer un objectif de réduction des émissions en valeur absolue », a souligné la présidente, ajoutant que « ces objectifs sont tout aussi voire plus ambitieux que ceux des développés ».
En juin, aux côtés du président américain Barack Obama à Washington, Mme Rousseff avait annoncé un objectif de réduction des émissions de 20 %, jugé alors bien timide.
A quelques semaines de la conférence de Paris sur le climat (COP21), qui doit se tenir en décembre, la contribution du Brésil pour limiter le réchauffement planétaire à moins de 2 degrés était très attendue. La septième économie mondiale, géant de l’Amérique latine, pourrait donner le « la » à ses voisins.
« La cible du Brésil est l’une des plus ambitieuses présentée jusqu’ici. La présidente Dilma démontre avec cette annonce que le Brésil veut quitter le groupe des pays qui font partie du problème pour intégrer celui des pays qui cherchent une solution », s’est réjoui Carlos Rittl, directeur de l’observatoire du climat.
Sur le bouquet énergétique, « l’un des plus propres au monde », selon Mme Rousseff, le Brésil compte s’approvisionner à 45 % d’énergies renouvelables.
La déforestation, principal fléau climatique du Brésil
Mais c’est le sujet de la déforestation, principal fléau climatique du Brésil (les arbres étant un puits de carbone), que scrutent les experts. Au cours des quarante dernières années, 763 000 km² de forêt amazonienne ont été détruits. « L’équivalent de 184 millions de terrains de football rasés ou deux fois la superficie de l’Allemagne », rappelait en novembre 2014 au Monde Antonio Donato Nobre, 56 ans chercheur à l’Institut national de recherche spatiale du Brésil (INPE) et à l’Institut national de recherche d’Amazonie (INPA).
Ambitieuse, Mme Rousseff a promis la fin de la déforestation illégale. L’engagement fait hausser les sourcils de Marcio Astrini, porte-parole de Greenpeace à Sao Paulo. « Ce plan reste fondé sur une loi qui a démontré qu’elle ne fonctionnait pas. Or Mme Rousseff ne propose rien pour changer cette politique. Son plan est irréaliste ! », dit-il.
Comme d’autres experts, Marcio Astrini, ne digère pas l’assouplissement du code forestier en 2012 par celle que l’on appelle parfois « la tronçonneuse » ou « Miss Déforestation », la ministre de l’agriculture brésilienne, Katia Abreu. L’amnistie qu’elle a accordée aux coupeurs illégaux a envoyé un signal d’impunité dévastateur. « Le pays vit en ce moment une crise très grave et que nous dit Dilma ? Qu’elle va tenter d’ici les quinze prochaines années de faire appliquer la loi ! C’est moralement inacceptable », s’étrangle M. Astrini.
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